Le jobbing, solution anti-crise

Le jobbing, échange de services entre particuliers pour arrondir les fins de mois et faire des économies

Réparer un fuite d'eau, monter les meubles IKEA de ses voisins, proposer de l'aide au déménagement... des milliers de français proposent leurs services à leurs voisins de quartiers pour arrondir les fins de mois. On appelle cela du "jobbing", et plusieurs sites internet ont vu le jour en Europe ces derniers mois. Le principe: proposer ses services dans son quartier (ou même plus loin) en échange d'une rémunération. 

Des sites spécialisés voient le jour, et des sites généralistes comme Le Bon Coin proposent également une rubrique "Services" en plus de son activité historique de ventes d'objets d'occasions entre particuliers. 

La faiblesse du Bon Coin, ce sont les arnaqueurs. Lorsque vous achetez un produit d'occasion, la plupart du temps le profil du vendeur importe peu à l'acheteur du moment que le produit est bien là. Dans le cas d'échange de services à domicile, le modèle du Bon Coin a ses limites: les utilisateurs n'ont aucune information sur l'historique et le profil des personnes qui y proposent leurs services. Désormais, lorsque vous cherchez quelqu'un de confiance pour confier une tâche à votre domicile, il faut trouver des alternatives.

Le site de jobbing Needelp.com se spécialise dans l'échange de services entre particuliers. La force de son modèle? Le site créé le climat de confiance nécessaire pour que ces petits services se passent bien: chaque utilisateur dispose d'un profil avec des badges de confiance (ses coordonnées sont vérifiés). Les utilisateurs veillent eux-même à la qualité et au sérieux des membres de la communauté grâce à un système d'évaluation réciproque: à l'issue de chaque mission, le posteur (celui qui a besoin d'un coup de main) évalue son jobber (celui qui propose ses services), et réciproquement. 
Avec le temps, le site construit une communauté d'entraide de jobbers fiables quartier par quartier, ville par ville. Les services s'échangent localement grâce à la géo-localisation qui permet de trouver quelqu'un pour vous aider dans votre quartier, et réciproquement de consulter les demandes de coups de main près de chez vous.

Une solution anti-crise

Les chiffres du chômage pour le mois de juillet viennent d'être publiés, et ils ne sont pas bons: le nombre de demandeurs d'emplois sans aucune activité salariée a augmenté pour le neuvième mois consécutif.

Dans ce contexte économique morose, le jobbing apparait comme une solution anti-crise. Du petit bricolage à l'aide à la personne en passant par l'aide informatique, administratif ou le jardinage, ces petits coups de mains ponctuels peuvent rapporter plusieurs centaines d'euros par mois. Le jobbers sont  des étudiants, des travailleurs à mi-temps, des chômeurs ou encore des retraités. 

Le jobbing est née aux Etats-unis en 2008 avec Taskrabbit. Leah Busque, sa fondatrice, cherchait quelqu'un pour lui ramener des croquettes pour son chien. La plate-forme américaine compte aujourd'hui 1.25 million de membres.

Face à l'ampleur du phénomène, se pose la question du cadre juridique du jobbing. Sur Needelp.com, les jobbers et les posteurs sont informés et guidés dans les démarches administratives et fiscales qu'ils doivent faire lorsqu'ils passent par la plate-forme: déclaration URSSAF, paiement en chèque emploi services...

Le jobbing pourrait bien concurrencer les acteurs traditionnels des services à la personne et de l'artisanat. "Le modèle de ces plateformes permet de rassembler une offre beaucoup plus vaste que dans les secteurs traditionnels des services à domicile. C'est exactement comme si vous compariez une chaine d'hôtel comme le Hilton qui a mis 93 ans à construire une offre de 650 000 chambres dans 88 pays, avec Airbnb qui a mis 4 ans a proposer une offre de 650 000 habitations dans 192 pays... Les modèles de consommation sont en pleine mutation, et l'économie collaborative devient une pratique courante dans tous les secteurs" estime Guillaume, fondateur de Needelp.com.

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